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Le Pont transbordeur

extraits et commentaires

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Extrait du Chapitre 1

 

          Des décennies se sont écoulées depuis la disparition du Pont transbordeur. Peu de témoins demeurent, et pour combien d’années ? Nous n’aurons plus, demain, que le souvenir de leur regard, qu’ils tentèrent de nous transmettre et que déforment peu à peu le temps et les perceptions nouvelles. Il ne restera alors de cet ouvrage, de ce monument, que sa représentation par des photos, par des peintures ; que la description, par des livres, d’un immense Meccano d’acier, un portique frêle fait de longerons, de traverses croisées et de câbles : deux pylônes doubles de plus de soixante mètres de hauteur que réunissait, au-dessus de la Seine, presque à leur sommet, une travée horizontale de cent cinquante mètres. Sur son chemin de fer allait et venait inlassablement le chariot sous lequel, suspendue par des filins, cinquante mètres plus bas, une nacelle faisait voyager d’une rive à l’autre quinze tonnes de véhicules, de marchandises et de passagers de première et de deuxième classe.       

          Oui, sans la parole vivante de ceux qui l’ont vu, qui ont franchi le fleuve accrochés à ses fils arachnéens, le pont n’est pour nous qu’un dinosaure de métal, un gigantesque squelette mécanique ; une prouesse technique dépassée qui illustra le génie de la fin du dix-neuvième siècle, comme le firent la Tour Eiffel ou le viaduc de Garabit.

         Seulement, voilà : cette charpente ingénieusement calculée n’était pas le pont. Elle en était peut-être la radiographie vue aux rayons X, ses tibias, ses fémurs, son épine dorsale… mais elle n’était pas le pont. Le pont, lui, vivait, vibrait, affrontait les éléments, le vent, la pluie, comme un navire la mer. Ceux qui embarquaient dans sa nacelle ne faisaient pas que s'en remettre à un chariot qu'un treuil électrique faisait passer d’un bord à l’autre. Ils guettaient, pendant la traversée, ses oscillations, ses balancements. Ils respiraient son odeur, où se mélangeaient la buée montant du crottin chaud des chevaux arrêtés, les relents d’huile et de carburant, les vapeurs du fleuve. Il y avait surtout, invisible, impalpable, mais dressée vers le ciel, mariée à l’acier comme la chair à l’os, la fierté des Rouennais, d’une ville devenue le plus important port maritime de France. Premier pont depuis l’embouchure, le transbordeur était aussi une porte triomphale qui marquait pour les navires de commerce et de passagers parvenus au terme de leur voyage atlantique l’entrée dans le cœur de l’orgueilleuse cité, entre les quartiers chargés d’histoire de la rive droite et les quartiers affairés des gares, des docks et des usines de la rive gauche...

Le Pont transbordeur

 

V.L.

Un Très beau roman … profond … d’une grande sensibilité … fait de tendresse, d’amour, de nostalgie, de révolte, d’incompréhension, … un subtil mélange de sentiments …

L’auteur nous transporte dans cette période tourmentée 1930-1950 avec une telle aisance … de belles descriptions … de belles sensations … de douces émotions …
Une immersion saisissante dans Rouen … sous l’occupation, bombardé, détruit, dévasté et … sous l’après guerre … en pleine reconstruction !! Tout ça vécu à travers les yeux
de ce couple profondément amoureux Pauline et Roland … de cette famille … entre milieu bourgeois et milieu ouvrier …
Une belle histoire d’amour … Des personnages attachants et vrais … Pauline m’a tout particulièrement touchée et puis quel joli surnom « Nuage » (p : 39) !!
Une écriture agréable et fluide … teintée de poésie. J’ai vraiment adoré ce beau roman… à découvrir absolument !!

 

F. D.

Une promenade où l'on retrouve avec plaisir les lieux du passé de Rouen, des personnages captivants, particulièrement Pauline, fine et sensible...

 

V. L.

J'ai lu le livre avec beaucoup de bonheur. Il n'a pas résisté longtemps. J'ai pu en apprécier la richesse du vocabulaire ainsi que la syntaxe irréprochable. J'en salue ici également la richesse historique...

 

D. M. B.

J'avance dans "le Pont transbordeur" avec des précautions dont je n'ai pas l'habitude... dès les premières lignes, j'ai senti la tension... Et puis il y a le style et le vocabulaire, la profondeur et la richesse...

 

P. L.

Quand je vais en ville je me l'imagine dévastée par la guerre mais revenue à la vie .Merci pour toutes ces émotions si bien décrites et qui ne se reconnait pas dans Pauline et Roland ?

A.G.

J'achève la lecture du "Pont..."

Dois je te maudire pour ces heures que tu m'as fait voler à Morphée et les petits matins ensommeillés qui en  ont suivi, ou me réjouir du plaisir que j'ai en quelque sorte partagé avec toi ?... A ta plume donc... et en tous cas la reconnaissance de tes lecteurs dont je me flatte d'être outre notre amitié!

M.T

J'ai trouvé particulièrement poignant de mettre en regard la fragilité des corps et la solidité des pierres, pour finalement inverser leur rapport. L'horreur de la guerre nous apparaît d'autant plus puissamment qu'elle met en péril la construction de cette intimité décrite avec tant de sensibilité. Cette constante opposition entre élaboration d'une vie commune et explosion permanente de la guerre qui ébranle les édifices, fait la force et la singularité de ce livre...

C.G.

J’ai  terminé depuis quelques jours la lecture du ‘Pont transbordeur’, je dois vous dire que je suis encore sous le charme...  très vite je me suis laissé prendre par votre écriture, par la nostalgie qui se dégage de cette époque, et la personnalité des personnages qui la traversent.

Je me suis laissé émouvoir par l’évocation de cette période de 39 à 45 qui a quand même préoccupé mon enfance... Alors pour tout cela, j’ai envie de vous dire bravo et merci.

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