
A la rencontre des livres de...
GEORGES MEUNIER
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LE TRIANGLE DE KEMPS - Extrait
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CHAPITRE I
Moun n’est pas une planète lointaine, à l’échelle de l’univers : elle tourne, à moins de cinquante années-lumière de notre Soleil, autour de l’étoile C 115 de la constellation de Pégase. Par une belle nuit d’été, mais encore mieux, en automne, observez le ciel vers l’est, un peu au-dessus de l’horizon. Si votre lunette est assez puissante, elle parviendra à séparer d’un fond de poussière d’étoiles un astre un peu plus brillant.
Vous ne pourrez en voir davantage, même à l'aide d'un télescope. Mais si vous pouviez vous approcher suffisamment, vous découvririez, d’abord, un soleil à peine plus volumineux que le nôtre, dont le flamboiement tire davantage vers le rouge et le rubis.
Puis, vous trouvant encore plus près, vous apercevriez des planètes. L'une d'entre elles attirerait votre regard par ses reflets fuchsia et aussi par deux petites lunes orange qu’elle garde serrées autour d’elle.
C’est Moun.
Moun tourne autour de son soleil rouge sur une ellipse de cent à deux cents millions de kilomètres d’axe moyen, en un peu moins d’une année terrestre.
Ne soyez pas surpris lorsqu’un jour vous y poserez le pied : ceux qui l’ont baptisée, et qui se nomment eux-mêmes les « Amouns » n’ont pas des visages de monstres. Ne vous attendez pas à des êtres grimaçants parés de masques buccaux effrayants empruntés à des larves de libellules, ni à des individus difformes vous dévisageant de leurs yeux pédonculés. Pas de redingote chitineuse. Pas de membres préhensiles griffus, de pointes acérées dégoulinant de bave. Les Amouns sont comme vous et moi, humains en quelque sorte, ou même un peu plus.
Peut-être vous ferez-vous la réflexion qu'ils ont tous, sur leurs trois continents, sans exception, la peau brune. Vous l'oublierez rapidement.
Vous aurez certainement plus de mal à vous familiariser avec un trait de leur caractère, sans lequel pourtant il n’est pas possible de comprendre leur comportement.
Tout comme un humain, un Amoun ressent la faim et la soif. Pour lui comme pour nous, il s’agit de besoins impérieux et vitaux. Eh bien, de façon tout aussi irrésistible, l'Amoun ne peut se passer «d’Amir».
On peut définir «l’Amir», à défaut de vocable équivalent dans nos langues terriennes, comme un besoin irrésistible de se comporter conformément à une éthique commune, énoncée par un texte très ancien, une sorte de Décalogue, appelé « la Règle ».
À ceci près que nos «Dix Commandements» sont d’ordre divin, alors que la Règle est ce qui a été retranscrit depuis la conscience des Amouns. Mais la grande différence est surtout qu’un Amoun ne peut s’en affranchir sans en être gravement perturbé.
Cette «Règle» s’énonce ainsi – sous réserve de l’approximation due à la traduction :
«Chacun exerce librement la plénitude des actes permis par ses fonctions et ses capacités physiques et/ou mentales, dans la limite des mêmes droits appartenant à tous les autres êtres vivants. Tout gain matériel ou intellectuel implique une contrepartie. Nul ne peut, sauf contrainte irrésistible, modifier l’Équilibre ».
Ainsi, sur Moun, chaque individu capable de discernement ne peut supporter de vivre sans respecter les êtres et les choses qui l’entourent et sans offrir une contrepartie – morale ou matérielle – pour tout ce qu’il reçoit. Il existe des comportements déviants, mais peu nombreux, tant la sollicitude de la société à leur égard est unanime, ce qui autorise une politique pénale personnalisée et fructueuse.
Évidemment, si cette attitude générale des individus constitue le fil de l’étoffe de la société de Moun et lui permet de fonctionner sans heurts, elle peut poser problème quand il s’agit de rendre visite à des mondes où les autochtones ne s’embarrassent pas forcément des mêmes principes.
Les Amouns ne l’ignorent pas...

​LE TRIANGLE DE KEMPS
Laurence Schwalm, éditeur
« ... le texte se lit agréablement et est bien construit... »
Régine H..., responsable d'action sociale :
"nous sommes complètement "pris" par les récits au point de ne pouvoir les quitter. Quelle imagination !"
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Guy V., Astronome :
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"Je m'attendais à un livre de science-fiction plein de pistolets laser ... J'ai été agréablement surpris de constater qu votre histoire était bien ficelée, intéressante... et j'ai été ravi de vos critiques sur les mœurs de nos frères terriens vues par un alien nous ressemblant mais vivant dans un monde presque parfait ... j'aimerais vous commander le tome précédent, "Le voyageur de Pégase"...

"In ictu oculi":
la vision du peintre baroque
du 17ème Siècle, VALDES LEAL conservé à l'Hôpital de la Charité à Séville, est un peu aussi celle des habitants de la planète Moun.....
